1. L’anxiété cognitive/ somatique

Comment mesurer l’anxiété ? Cette question a toute son importance en psychologie et en préparation mentale.

L’anxiété est un état émotionnel qui peut être apparenté à la peur et qui est de nature anticipatrice. L’anxiété s’accompagne de nervosité, d’inquiétude et d’appréhension associées à une activation physiologique. (Weinberg et Gould, 1997)[1].

L’anxiété comporte une composante cognitive et une composante somatique. En effet, l’anxiété cognitive peut se traduire par la perception subjective qu’une personne a de certains stimuli extérieurs : c’est-à-dire qu’elle va interpréter certains éléments de son environnement comme étant menaçants et pouvant venir ébranler ses propres capacités à y faire face. Ainsi, ses ressources personnelles seraient perçues comme pouvant être mises à mal par des éléments extérieurs.

L’anxiété somatique démontre une activation physiologique qui se traduit par l’activité du système sympathique notamment avec une augmentation du rythme cardiaque, une tension musculaire etc.

2. Anxiété état/trait

Tout d’abord, une distinction est à faire entre le Trait d’anxiété et l’Etat d’anxiété (Weinberg et Gould, 1995)[2]. Le trait d’anxiété est apparenté à un comportement souvent acquis, qui prédispose une personne à ressentir certaines situations comme étant menaçantes. Cette personneressentirait une anxiété d’intensité disproportionnée face à la menace objective.

L’Etat d’anxiété définit des changements temporaires avec des sensations d’inquiétude et de nervosité couplées à une activation somatique. C’est donc une anxiété liée aux circonstances.

Enfin, afin d’évaluer le type d’anxiété, son niveau et l’impact perçu sur les performances sportives, plusieurs tests sont souvent utilisés dans le cadre de l’aide à la performance.

Nous allons vous en présenter deux.

3. Le STAI et le CSAI-2

Comment mesurer l’anxiété ?

State Trait Anxiety Inventory (STAI) de Spielberger et al. (1970[3]) est un questionnaire mesurant l’anxiété dans tout type de contexte.

Spielberger va, par son échelle, distinguer le Trait d’anxiété de l’Etat d’anxiété. Ceci permet d’évaluer si la personne est plutôt prédisposée à percevoir certaines situations de manière anxiogène, mettant ainsi en exergue une caractéristique générale constante de la personnalité. Le STAI permet également d’évaluer la présence d’un sentiment subjectif d’appréhension accompagné d’une activation physiologique dans le cadre d’une situation particulière. Rapide et simple à faire passer, cette double échelle permet d’apporter des éléments complémentaires à un entretien préalable.

Le Competititve State Anxiety Inventory – 2 (CSAI-2) de Martens et al. (1990[4]) mesure les états d’anxiété cognitive et somatique, ainsi que la confiance en soi. Ce questionnaire prend en compte les spécificités du domaine sportif et de l’anxiété compétitive. Ce test permet de mettre en avant la relation entre anxiété compétitive et performance et d’estimer si chaque symptôme apparait comme étant facilitateur ou plutôt perturbant à l’égard de la performance.

L’accent est donc porté sur la perception que le sportif a de ses propres sensations et ressentis au regard d’une performance sportive. En effet, il est important de noter qu’un certain niveau d’anxiété peut être ressenti comme nécessaire à la performance chez certains sujets. L’anxiété engendre un niveau d’activation et d’éveil psychique et physiologique qui, lorsqu’il est contrôlé, contribue à la performance sportive. C’est ce que nous retrouvons dans certains états de flow dans lesquels la personne est pleinement centrée sur son objectif, sa concentration et son engagement sont en osmose.

4. Pour conclure

En conclusion, plusieurs questionnaires et tests peuvent être utilisés dans le cadre de l’évaluation de l’anxiété, nous avons choisi ici de vous en présenter deux. Il est important de ne pas les substituer à un entretien clinique, mais de les utiliser de manière complémentaire. Vous savez maintenant comment mesurer l’anxiété ?

Article rédigé par Anaëlle Malherbe

Publié par le RS2P

[1]Weinberg, R. S., & Gould, D. (1997) Psychologie du sport et de l’activité physique.

[2] Weinberg, R. S., & Gould, D. (1995). Arousal, stress, and anxiety.In R. S. Weinberg & D. Gould (Eds.), Foundations of sport and exercise psychology (pp. 91 – 113).Champaign, IL: Human Kinetics.

[3]Spielberger, C. D., Gorsuch, R. L., &Lushene, R. E. 1970.Manual for the State‐Trait Anxiety Inventory. Palo Alto, CA: Consulting Psychologists Press.

[4]Martens, R., Burton, D., Vealey, R. S., Bump, L. A., & Smith, D. E. (1990).Development and validation of theCompetitive State Anxiety Inventory-2. In R. Martens, R. S. Vealey, & D. Burton (Eds.), Competitive anxiety insport (pp. 117–190). Champaign, IL: Human Kinetics.

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