Confiance en soi, estime et affirmation de soi : trois notions distinctes et pourtant complexes à différencier.
Qu’est-ce donc que la « confiance en soi ? Faites-vous la distinction avec l’estime de soi et l’affirmation de soi ?
Voici en synthèse, une proposition d’explication de chaque concept, alimenté par la définition du Petit Larousse.
Terme désignant le jugement ou l’évaluation faite d’un individu en rapport à sa propre valeur. Lorsqu’un individu accomplit une chose qu’il pense valable, celui-ci ressent une valorisation et lorsqu’il évalue ses actions comme étant en opposition à ses valeurs, il réagit en « baissant dans son estime ».
Opinion que l’on a de soi-même, de sa propre valeur; satisfaction morale de pouvoir se juger irréprochable en conscience.
→ Vous noterez le versant subjectif de l’estime de soi et de l’appréciation que nous pouvons avoir de notre propre personne. Cet aspect est en lien avec la construction que nous avons eu et les messages perçus/ reçus lors de notre évolution.
Assurance, hardiesse, courage qui vient de la conscience que l’on a de ses capacités, ses ressources.
→ La confiance en soi est « sectorielle », c’est-à-dire qu’elle s’appuie sur les capacités que nous avons selon les domaines. Certaines personnes se sentent très bonnes dans leur sport et à l’aise au niveau relationnel mais peuvent manquer de confiance en elle dans leurs études ou leur travail.
Elle consiste en une attitude qui nous permet d’exprimer clairement nos opinions, nos sentiments et nos besoins. C’est une manière de communiquer à notre environnement (coach, coéquipier, conjoint, famille, amis, etc.) ce que nous ressentons, ce que nous voulons. L’affirmation de soi se développe au contact des autres, puisque ce contact nous permet de reconnaître nos besoins et nos sentiments.
→ Cet aspect et la manière visible dont nous interagissons avec le monde extérieur. Certains sportifs peuvent manquer de confiance et d’estime de soi et pourtant se comporter comme s’ils avaient confiance. Cela se fait souvent par des comportements d’opposition ou d’agressivité. En tant qu’entraineur, c’est un élément observable qui permet d’avoir une indication intéressante. Les athlètes les plus confiants et ayant une bonne estime d’eux-mêmes, peuvent s’affirmer naturellement sans avoir besoin de s’imposer. C’est l’idée de « la force tranquille ». Sereins, ils se sentent sécures (v.s menacés) et dégagent ainsi une affirmation de soi qui semble naturelle et couler de source.
Voici un exemple tennistique qui parle de confiance en soi, estime et affirmation de soi.
Hugo Nys joueur de tennis de 25 ans, a été interviewé cet été. Il exposait ses doutes face à la succession de plusieurs défaites. Au 22 juillet il était 519e mondial au classement ATP et déclarait « Faut travailler et être positif au maximum : j’ai confiance en moi. Je mange mon pain noir et je sais qu’avec le temps, le travail paie toujours ». Cette confiance en lui couplée à son investissement lui a permis de relativiser les difficultés et de garder le cap sur son objectif sportif.
Au 28 octobre 2016 il est passé 349e mondial (ATP). Cela illustre l’importance de se sentir performant dans ce que l’on fait, et de pouvoir renforcer ses points forts. Ceux qui ont confiance en leurs capacités vivent une défaite sportive de manière plus positive que ceux qui manquent de confiance en eux. En effet, les premiers observerons quels sont les axes de travail à renforcer et les éléments sur lesquels s’appuyer. Les seconds, pourront se sentir atteints par rapport à l’image d’eux même (« je suis nulle »).
La confiance en soi peut être travaillée en préparation mentale et avec les entraineurs. Franck Ribéry illustre d’ailleurs ce fait dans une interview du 25 juillet 2016 où il nous dit « Ancelotti est un grand entraîneur. J’ai besoin de gens comme lui, Jupp Heynckes ou Ottmar Hitzfeld. J’ai besoin de cette confiance envers moi, pour jouer à mon meilleur niveau. ». La manière dont les personnes de confiance vous perçoivent a un impact sur la manière dont vous pouvez vous percevoir et agir.
Ces trois notions sont complémentaires et il est important de faire la distinction entre chacune. En effet, elles se travaillent différemment et par des approches qui ne sont pas toujours semblables.
Anaëlle Malherbe
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