Nombreux sont les athlètes et les entraîneurs qui sollicitent ce type d’approche afin de maximiser les leviers de la performance le jour J. En escrime comme dans les autres discplines sportives, avoir un mental de champion permet de faire la différence avec les concurrents directs.
Depuis quelques temps j’accompagne plusieurs fleuristes de l’Equipe de France (H/F), en collaboration avec les entraîneurs nationaux.
Julien MERTINE est l’un d’entre eux. Lors d’une interview dans l’Equipe, il expose certains outils que nous avons utilisés et qui ont contribué à transformer ses trois jours de Coupe du MONDE (CIP 2018) en une expérience de plaisir et de performance unique. Cela s’est d’ailleurs concrétisé par une médaille en individuel et une médaille par équipe.
Après un travail ensemble, il a su reproduire des techniques de respiration et de visualisation afin de se mettre dans sa bulle. Notre débriefing d’après compétition me laisse penser que Julien MERTINE a vécu ce que nous appelons « l’Etat de Flow ». C’est une expérience durant laquelle tous les ingrédients de la performance sont au rendez vous: les compétences techniques, tactiques et physiques et les ingrédients au niveau mental : la concentration, la sérénité, le « bon » niveau d’agressivité, la lucidité dans la prise de décision, et la confiance en ses propres capacités. Ce vécu amène un plaisir intense et une faculté à anticiper les stimuli quelques secondes avant, afin de faire le bon choix au bon moment. Ses coéquipiers et entraîneurs ont d’ailleurs confirmé ce vécu en exposant : « Il était juste énorme pendant les trois jours ».
Chaque sportif étant unique, il est nécessaire de prendre le temps de comprendre son fonctionnement, ses atouts et les axes de travail. Les outils proposés sont co-construits. Le sportif les met d’abord en place à l’entrainement avant de les utiliser en situation de compétition. Il n’y a pas de baguette magique, ce qui signifie qu’il est primordial d’expérimenter, de mettre en place les techniques mentales puis de faire un feed-back pour que nous puissions identifier ensemble ce qui convient au sportif et ce qui ne lui convient pas. Certains d’entre eux, comme Julien MERTINE, sont plus sensibles à des outils centrés sur le corps (respiration, visualisation, relaxation, etc.) D’autres seront plutôt sensibles à des techniques cognitives (gestion de son discours interne, prise de décision, etc.).
Par Anaëlle Malherbe
Psychologue du sport /Préparatrice mentale